"Nous ne sommes et ne serons à jamais que des vagabonds, des va-nu-pieds, des clochards célestes, comme le disait Kerouac". C'est ainsi que se définit le Cheikh ainsi que les membres consanguins de son ordre. "Jamais je ne construirai de maison, jamais je n'irai au restaurant, jamais je ne ferai tel acte qui pourrait me rehausser de près ou de loin, comme le disait si bien Wells auprès d'autres créatures : ''quatre pattes bien, deux pattes mieux''... avec tout ce que l'on sait de l'horreur cachée derrière ce slogan à première vue si simple, mais pourtant si terriblement discriminatoire. Dès lors comment pourrions nous, face aux bêtes se parer de fierté en se faisant aux yeux de tous des bipèdes à l'image de ces hommes qui imbus d'eux mêmes n'engendrent depuis si longtemps que marrées noires, guerres et déforestations, sans même parler de leurs penchant, comme nous le faisait comprendre Thomas Hobbes dans son Léviathan, de l’inexorable besoin d'exploitation impitoyable de leur semblable. Quel animal, dites le moi s'il vous plaît a-t-il déjà assujetti à la prostitution une autre bête ?
C'est Kropotkine qui a raison, l'entraide voici la clef. Toutefois comme le disait si justement Abdel Raouf Ben Halima dans son livre paru sur les djinns au éditions du Figuier il y a de cela maintenant plus de vingt années, ne peut être aidé, ou - mais cela va sans dire - soigné, que celui qui ressent le besoin d'un traitement et qui préalablement à ceci se révèle bien évidemment en accord avec le diagnostique réalisé suite à la pathologie dont il souffre.
La transition économique et humaine que connait notre civilisation nous pousse plus que jamais, notamment par les messages émanent de médiats divers dirigés à des fins très souvent commerciales, à rechercher une émancipation qui parfois ne survit en nous que grâce à des chimères inventées et injectées en nous par ces mêmes groupes d'intérêts, Baudrillard s'approchait de cette problématique via son analyse révélatrice de la consommation comme moyen d'existence et de joie furtive, exutoire, aliénatrice et continue.
Qu'à cela ne tienne, si consommer c'est mourir, l'inverse est assurément aussi très vrai. Néanmoins, l'histoire, la sociologie, l'anthropologie nous montre que des systèmes "autres" des façons de vivres tierces, ont permis à des êtres - parler d'hommes au sein de la Marcossiya nous semble méchamment réducteur - ainsi en était-il de certaines tribus amérindiennes qui se contentaient, d'une simple cueillette de plantes sauvages, afin de respecter au mieux notre mère la terre, se refusant par des procédés agriculturels à la griffer, ce qui pour eux signifiaient la blesser. Voir l'excellent livre de Garry Morris , Traces de pas dans nos cœurs : L'héritage vivant des indiens Yuroks. Editions Jouvences.
Le cheikh Marcos dans sa plénitude amoureuse de la terre et de la vie, nous enseigne le renouveau de cette pensée : le vagabondage gourmand. Ainsi le Cheikh ne rêve que d'une vie épanouie, à la belle étoile, visitant de jours les prairies, y dormant la nuit, et n'y prélevant que ce que la flore locale lui offre comme mets variés et gouteux évidemment dégustés dans toute la force de leur crudité.
Pour notre vénérable Cheikh il est impensable de créer des paysages monospécifiques où la nature se trouve reliée à un rôle purement productiviste. Pire, les engrais et pesticides de synthèses sont à ses yeux le plus grand mal que l'homme ai causé à l'humanité et plus que cela au cosmos, incluant toutes ses créatures célestes et supra-célestes, dans sa totalité.
Pour Lui il n'est plus pensable de continuer sur cette voie, ne reste pour le Cheikh et ceci afin de sauver les espèces d'une déperdition de l'habitat collectif qui ne saurait plus tarder, que l'obligation de repartir vers une autre manière de voir, comprendre et d'absorber les milieux terrestres. Ce qui demande bien sûr de repenser totalement ,nos manières de voir et de vivre, peut être en s'orientant vers un nomadisme vivrier capable de réduire drastiquement notre empreinte écologique, afin de préserver les terres de leur épuisement.
Maraichage biologique diversifié, cultures sur sols vivants, vente directe à l'exploitation, Biopop à 15 mn de Nîmes et d'Uzès, 25v minutes d'Alès et une heure de Montpellier.