Daghestan : l'alliance galinacéenne

Je suis celle qui a réussit l'extinction, non pas de son âme mais de mon être. Pour le projet Biopop j'ai radicalement changé d'existence, abandonné mes habitudes de poule modeste, d'épouse sérieuse (ou de concubine préférée c'est selon la lecture que l'on s'accorde), mis de coté mes enfants (enfin mes poussins tout du moins) afin de prendre pleinement ma place au sein du groupe anthropique. Je suis devenue la gardienne du temple, l’infatigable porte contre l'invasion barbare, celle qui de jour comme de nuit ne quitte plus le hangar, la pondeuse solitaire, l'invisible cinquième colonne, le rempart contre les mangeurs de feuilles de salades, et tout ceci discrètement, sans reconnaissance, sans bruit, mais avec courage, ténacité sinon opiniâtreté. Perchée sur mon armoire phytosanitaire, logée près du bureau, sous le hangar non isolé, dans le vent d'hiver et les chaleurs des dessous de combles l'été, je veille, je houspille l'ennemi, toujours alerte, ne connaissant que peu de repos, l'amour du devoir seul guide mes pas, je ne regrette rien.

 

A mon sens seul compte Khalid le gérant, c'est l'unique qui me donne vraiment de l'importance, quoique pour être franche, son épouse semble également apprécier tant soit peu ma présence. Toujours est-il que bien qu'elle ne montre filialement que peu d'affection par rapport à lui, du moins l'ais je entendu dire à de multiples reprises que mes œufs étaient de loin les meilleurs de toute la basse cour. C'est cela pour moi à la fois le sens du devoir et celui du travail bien fait.


Biopop des fruits et légumes frais cultivés dans le Gard, entre Nîmes et Uzès, à vingt minutes au sud d'Alès,

tout au long des saisons, un choix, des prix, la qualité bio certifié, des méthodes prônant les sols vivants,

des livraisons jusqu'à Montpellier... Que demande le peuple ?