Araucaria araucana (et ramadan kareem à tous)

Comme ce végétal original à la stature de conifère et aux pointes saillantes et tranchantes dignes d'un cactus, le p'ti Anders est d'un genre délicat à renseigner, un peu comme s'il se situait après le Q+ de la nomenclature - officielle - introductrice des nouveaux paradigmes sociétaux. Il a donc dès lors certainement sa place à Biopop de par cette déclassification typologique, via cette asocialité malgré tout ultra communautaire, en somme en dépit du paradoxe constitutionnel de l'être.

 

Pratiquant sciemment une idéologie tout à la fois quasi manichéenne, pratiquement mélancolique et plus que tout assurément anachronique, il se fabrique un monde à lui. En cela peut être n'est il que le reflet d'une société qui pousse chacun à croire en son individualité et de là à affirmer sa ou ses différences dans une extase d'hétérogénéité. Néanmoins, et c'est en ceci que l'histoire prend une tournure plus alambiquée, lui veut caler cette altérité qui - comme le système globalisant aime à nous pousser à la faire - se trouve ressentie et intériorisée comme étant de son propre chef, en direction d'un rapprochement vers des schèmes de pensées traditionalistes, sinon archaïques. L'étude des socialités des peuples primaires, primitifs ou premiers (que l'on choisisse l'expression à son gré, peu nous en chaut) nous pousse en effet à croire que des variantes de vie communes moins orientées vers le contrôle des autres et l'accaparement des richesses collectives semble bien montrer que cela fût un jour possible, mais le serait-il encore ?

 

Un élément moral se doit d'inlassablement torturer l'homme qui recherche la justice dans ce monde, et bien qu'il s'en défie et renie très souvent tout intéressement à la destinée du monde alentour, la réalité le pousse toutefois à s'interroger sur le cours que prennent les choses et plus particulièrement sur le sort de ce qu'il estime être son patrimoine culturel, englobant de façon large la terre et l'esprit gardois, deux concepts tout à la fois tangible et abstraits, ce qui n'aide en rien au cadrage strict.

 

Peut être qu'avec le temps la passion s’effacera, au contraire cependant elle pourrait s'enflammer encore d'avantage, difficile, impossible même de savoir ce qui sera le facteur d'édification de la vie future, retrait sur soi et vie paysanne en tant que résistance contre un univers hostile, ou à l'encontre combat et mise à bas des divergences ? Le tout dans les deux cas au nom de la liberté.

 

Toujours est il que plusieurs des questions qui habitent l'univers de notre héros restent non tranchées, tout au moins pour le simple observateur extérieur. Ainsi celle de savoir si oui ou non il est légitime de se recommander d'un héritage dont nous ne sommes ni acteurs ni bâtisseurs ? De même, faut-il sauver un monde ancien en déclin, abandonné par ses propres autochtones ? Quelle est notre responsabilité face à cette mort programmée ? Quelle est celle de ceux qui l'espace géographique, démographique, tendant à se vider - de la volonté même des indigènes pré-cités - s'en viennent à l'emplir, doivent ils perpétuer un mode de vie abandonné par les anciens résidents ? Le néo-traditionnalisme à t'il un bien fondé éthique en tant que survivance testimoniale ou demeure t-il simplement un mirage complaisant et inutile ? Pire est il cause d'un risque de réinterprétation fantasmée d'un passé idéalisé ? En cas de réponse positive doit on anéantir toute tentative de réhabilitation des routines et usages désuets au risque d'entraver une nécessaire marche en avant évolutionniste ?

 

Outre ceci la description de ce qu'est, bien que l'exercice soit humblement établi dans un malhabile et faible désir de début d'exhaustivité, ce mystérieux apprenti agriculteur ne pourrait se faire en omettant sa dimension essentiellement poétique. Il y a en lui une envie irrépressible, une  passion vive, un désir brûlant de se connecter à l'univers dans toute sa cosmologie, tant aux bêtes qu'il estime incomprises qu'aux forces telluriques, tellement marqués, si puissamment vivaces qu'il doit pour ne pas plonger dans la folie en réprimant ce bouillonnement d'ingéniosité symbiotique, exprimer le flot de ses conceptualisations via la mise en œuvre de ce qui outre Manche serrait appelé a pure Land Art. Une systématisation théorique mains non abstraite de ce qui relie encore l'homme en tant qu'espèce ayant transcendé par étape son animalité primaire, oui certes chacun en porte encore malheureusement des stigmates, à cette bestialité ensevelie voire dissimulée. Une façon de voir et comprendre qu'aujourd'hui encore il peut, il doit y avoir des liens entre l'humanité et le monde animalier. Ces deux grandes créations de ce début d'année 2022 illustrent parfaitement  le chaos qui survient lorsque la nature se trouve malmenée rejetée dans les coins pour de basses raisons matérialistes et qu'elle réapparait intransigeante, fière et rigoureuse lorsqu'une catastrophe telle que l'épidémie de Covid vient à bloquer l'humanité dans sa besogne, rendant ses droits à une faune et une flore recolonisant subrepticement l'espace jusqu'à se le réapproprier annihilant alors toute intervention anthropique pour rappeler à l'homme qu'il n'est et ne demeure qu'une force faible.

Ainsi "la grande marre", installation artistique d'une noblesse visuelle saisissante appelle le visiteur à se poser la question du partage du territoire entre l'"homme et les moustiques. A savoir que jamais plus il ne pourra se promener de nuit sans risquer une chute périlleuse dans une eau qui l'hiver descend presque à 0 degré.

Autre réalisation compliquée ''le poulailler interstellaire'' semble lui aussi tout droit débarqué de nulle part et nous oblige à poser un regard prudent sur ces piquets en acier qui comme l'étendue d'eau représentent un véritable danger en cas de chute. Ainsi se trouve exprimée l'étrange réalité camouflée dans nos sociétés sur le bien être animal bafoué, ici mais en lumière jusqu’à FAIRE TRÉBUCHER LE MARCHEUR INATTENTIF et grand bien lui fasse car il que n'a t'il fait jusque cet instant fatal si ce n'est 'ignorer ces pauvres hères malmenés indiffèrent dans son égoïsme à tout ce qui ne l’atteint pas.

 

Certes rien n'est vraiment simple, et beaucoup d’interrogations nous venons de le constater devraient être traitées, à vrai dire tout baigne dans le clair obscur,  si ce n'est...

 

Si ce n'est une valeur qui par contre élève assurément l'homme. Celle de vivre pleinement, non gloutonnement, mais entièrement, fièrement son amour. Loin des préoccupations liées au jugement extérieur, comme le Prophète, que la Paix de Dieu soit sur lui, à l'instar aussi d'un Manu le Macaron, rien de mieux que de partager son temps avec une âme mure. Les jeunes n'ont ni l'expérience vitale, ni la mentalité d'un homme d'avant garde. Pour trouver chaussure à son pied, pour ne pas rester sur sa faim, nécessité reste donc d’œuvrer en fauve, en cougar...

 

Sur la lande fleurit une petite fleur et elle s'appelle Erika.

Avec ardeur cent mille petites abeilles, s’empressent autour d’Erika, car son cœur est plein de douceur et un parfum délicat s'échappe de sa robe fleurie.

Sur la lande fleurit une petite fleur et elle s'appelle Erika.


Biopop maraichage biologique diversifié entre Nîmes et Uzès à 5mn de La Calmette, sur la commune de Saint-Chaptes au départ de la route vers Dions et Sainte Anastasie. Entre deux et quatre ventes par semaine suivant la saison. Et attention aux attrapeurs de cœur, au petits Roméo qui se baladent sur l'exploitation...