Panique, crétinisme, amateurisme et parano.

En cette année 2020, toute fraîchement débutée et déjà gravement handicapée par un maléfice inodore et invisible mais que tout le monde connait par les ravages et peurs qu'il inspire, le printemps débute non par le chant des oiseaux mais dans le sournois grésillement des chaines d'informations qui nous poussent à s’abriter les uns des autres, à s'isoler, à se cacher, à fuir à déconstruire l'humanité. 

 

Là, à mon sens, se situe le plus beau carnage de ce nouveau virus, son acmé, son caractère scandaleusement fragmentaire, au travers de cette dé-liaison, et plus que tout de l'imagerie macabre qui s'en échappe. Quelle tristesse que chacun soit devenu, en si peu de temps, suspect au yeux des autres, que personne ne puisse saluer son congénère sans crainte, sans à priori.

 

Quelle vision terrifiante de voir dans une surface commerciale tant de personnes couvertes de masques et de gants, qui s'échappent dès qu'un caddy se rapproche trop dangereusement de leurs zone de confort, de leur aire hygiénisée. Je ne critique pas, je conçois, je comprends, peut être même est-ce la voie de la sagesse, celle de la raison, de la prudence. 

 

Néanmoins, je reste époustouflé par la vitesse où cet univers anxiogène à remplacer celui de notre quotidien, nous emplissant de défiance et mettant fin à un vivre ensemble qui loin d'être parfait avait à moins le mérite de nous laisser à peu près libre de respirer, au propre comme au figuré. Car aujourd'hui, au fil des messages contradictoires nous ne savons même plus s'il faut oui ou non se couvrir le visage. Le gouvernement annonçait que cela ne servait à rien, mais pousse maintenant au port du masque le plus strict, chacun tente de saisir la position la plus adaptée, la plus logique suivant les moyens qu'il a et finalement je crois que personne n'est vraiment sûr de ce qu'il fait.

 

Nous entendons les palabres décousus d'un Politbureau disciple du monothéisme de marché, comme le disait si bien le philosophe R. Garaudy, nous raconter qu'il faudrait nationaliser les entreprises, on croirait rêver. C'est l'hôpital qui se fout de la charité... Ceci après tant d'années passer à démanteler, à dépecer, à détruire notre industrie !

 

Dans ce marasme, au plus dense de cette cacophonie, il paraît, je précise car rien n'est certain, qu'une nouvelle société devrait émerger, des valeurs plus saines apparaître. Autant le dire sans détour, tout en espérant le plus sincèrement du monde me tromper lourdement, j'ai bien du mal à imaginer, comme l'aurait dit Lenon, une société défaite de ses scories néo capitalistes (bon il reste le communisme, mais comme j'ai quelques soucis avec les utopies d'origines anthropiques...).

 

Jésus notre Seigneur, notre maître à penser, notre modèle sociétal, Jésus seul avait raison, ce qui ne l’empêcha pas de mourir sur la croix, en fait c'est d'ailleurs ce qui justement le fit périr. Comme l'annonçait La Boétie nous évoluons dans une servitude volontaire, un jeu de trompe l’œil, au sein d'une partie d'échec où chacun veut culbuter la pièce adverse adverse, à son propre niveau, dans l'idéal ultime de finir roi.

 

Et, toutefois, malgré mon manque de foi en l'humanité, je veux continuer à croire, comme l'annonçait le regretté René Girard, que seules les valeurs christiques pourront nous détourner de ce mimétisme funèbre engendrant haine, ressentiment et frustrations.

 

Biopop aimerait donc, notamment dans cette période de souffrance, se placer sous le signe de l’expérience mystique du choix messianique : espérer, aimer, pardonner.

 

Certes je ne dis pas que cela sera simple, je ne sais pas même si l'on pourrait y arriver, à vrai dire il me semble que le simple fait de l'écrire affiche déjà une outrancière outrecuidance, cela étant sans bannière, sans repère, quel camps, quelle direction choisir ?

C'est pourquoi nous demandons humblement à Dieu de nous montrer la voie, de faire de nous de bons producteurs, d’honnêtes citoyens et de servir au mieux notre communauté, à savoir non celle des hommes, mais comme l'avait si brillamment compris le formidable Saint-François, celle des êtres vivants.

 

En vous remerciant,

 

K. WISS, Saint-Chaptes, le 22 avril 2020


Biopop du maraichage biologique diversifié sur petite surface, selon des techniques inspirées de celles dites du sol vivant. Une ferme avec deux jours minimum de vente directe à des prix toujours calculés pour que chacun puisse manger sainement des fruits et légumes de saison. A 15mn de Nîmes et Uzès, à 20 mn d'Alès.