corona psychiatrie épisode 2

Les éditos de 2021 reflètent un état d'esprit, pas celui de la société, mais bien plus humblement seulement ce qui se joue dans la pauvre tête de votre maraicher. Écrire est pour lui très certainement et plus que tout une méthode de se remémorer les aléas du temps passé car avec le recul mois après mois les années entérinent tout cela, il devient alors intéressant de se rappeler les maux de l'époque. Pour l'écrivain en premier lieu, car il à vécut à la première personne cette période, à travers ce regard, cette réalité paysanne, via cette réflexion assujettie à la semaine de travail de sept jours,  produisant pour nourrir mais incapable de se nourrir.

 

Ce labeur est une forme d'asservissement de l'âme et du corps qui néanmoins, tous deux, quelquefois se réveillent provoquant brusquement des soulèvements hagards brefs et violents, ce fût le cas dans toute l'histoire mais peut être qu'aujourd'hui le poids des crédits pesant plus que celui de la faim il empêche désormais que le damné puisse trouver courage et audace pour se mettre en route vers sa libération. Et encore ce n'est là que conjecture.

 

Mais n'est ce pas plutôt ce maintient dans une semi existence qui ne le laisse pas crever totalement ni lui ni ses gosses, irrigué juste ce qu'il faut par les aides des minimas sociaux, qui lui donne l'impression disposant alors d'un peu de cash, de faire partie lui aussi de cette merveilleuse société de consommation ? Permettant ainsi de le maintenir gentiment, tout comme les plus démunis, par exemple ceux des cités hlm, à sa place de marginal dans une société ou toutefois il lui ai permis de continuer et même enjoint de rêver.

 

Il y a assurément un besoin d'échange tout d'abord avec lui même mais également envers ses confrères, partenaires et un peu plus loin paradoxalement avec sa famille qui guide les mains et permet la mise en forme des phrases, un dialogue, une dialogique espérée, afin de comprendre, et surtout de répondre aux interrogations qui jaillissent face aux étrangetés de l'âme et du monde ultra connecté dans lequel un petit paysan semble ne plus avoir sa place.

 

C'est donc la suite peu instructive et probablement narcissique des écrits d'un forçat du sol qui nous le répétons rédige surtout et avant tout pour exorciser ses incertitudes et ce sont alors ici majoritairement ses questionnements éthiques, métaphysiques ou sociétaux qui se trouvent reproduits.


Biopop des légumes biologiques torturés par leur relation au monothéisme de marché, habités par le choix vivace et irréductible d'une alliance avec une tarification sociale permettant aux plus démunis de s'engloutir des plâtrées de blettes farcies aux épinards (attention cela n'exclut pas le fait qu'ils continueront de prendre des crédits à la consommation pour s'offrir des téléphones dernier cri) et une pensée plus pragmatique visant à, un jour et le plus tôt sera le mieux, rendre rentable le travail d'une équipe sympathique de joyeux brigands de l'agriculture non conventionnelle.