Histoire des lieux et de la création de notre petite structure de maraichage biologique

Les débordements récurrents du Gardon permettent aux rives de posséder des sols riches en limons, particulièrement faciles à travailler et fumer, enfin si l'on tient compte des risques de lessivage d'engrais liés à l'expansion surfacique de la nappe aqueuse.

 

Aussi dans les années 70 M. Mathieu Georges, propriétaire de plusieurs dizaines d’hectares dont la totalité de l’aire environnant le site actuel et qui se trouvaient être menées en grandes cultures principalement céréalières, décide de consacrer une petite zone de ses grandes propriétés à de l'horticulture. Il débute donc aux alentours de 1974 la construction de hangars et entrepôts, environ 600 m² entre bâti ouvert et fermé en parpaings et poutres d'aciers, accompagnés de 5000m² de serres doubles chapelles en verres. Chauffées à la butane ces dernières serviront à la production de fleurs annuelles et bisannuelles destinées à l'embellissement des massifs, terrasses et balcons (pétunias, impatiens, géraniums...), et dans le même temps il s'occupe de la multiplication de lauriers roses.

 

Progressivement il diversifie encore un peu en s'essayant à la culture des tomates hors sols en extérieur via des poches plastiques. L'essentiel de l'engrais est apporté sous forme liquide puis distribué via des pompes doseuses aussi bien sur les cultures sous abri qu'en plein champs.

 

Le système d'arrosage est entièrement automatisé via des électrovannes qui régulent le débit. Toutefois il faut préciser qu'aucun permis de construire ne fut alors quémandé, autre époque autre méthode, personne ne demanda de compte à l'entrepreneur, d’ailleurs l'un des plus argenteux aux alentours.

 

Dans son énorme mas situé au cœur du centre ville, et d'ailleurs très récemment détruit par le maire malgré le témoignage architectural certain qu'il représentait pour l'histoire paysanne du village, il possède alors des pouponnières de volailles et de porcs. Là encore des façons de gérer qui seraient aujourd'hui totalement inenvisageables pour d'évidentes raisons d’hygiènes et sécurités, mais qui témoignent de l'habileté et de la pugnacité laborieuse de l'agriculteur désireux de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

 

Au plus fort de l'activité pendant l'été, le seul site des serres permettait l'emploi de sept personnes en temps plein.

 

La terrible crue de 2002 puis l'apparition d'une grave maladie obligea M. Mathieu à réduire progressivement ses activités jusqu'en 2012 année de son décès.

 

Des dissidences sur la manière de reprendre les affaires paternelles empêchèrent les enfants de remettre en route la structure crée par leur père qui fournissait entre autre le marché de Carpentras, et avait dans le même temps généré des revenus auprès des particuliers des alentours en ouvrant notamment l'accès des terres à la cueillette, notamment en ce qui concerne les fraises. Cette double manière d’œuvrer, à la fois en gros ainsi qu'au détail fût très certainement l'une des clefs du succès de l'entreprise.

 

Abandonné pendant 5 ans c'est donc en 2017 que Khalid Wiss et Valentina Vespa rachètent l'exploitation auprès de la SAFER suite à une vente sur dossier au prix de 40.000 euros tous frais compris, notaire inclus.

 

Novices dans l'art de produire des denrées alimentaires le couple s'était plutôt orienté à la fois vers l'étude des sciences humaines mais également en direction du développement territorial et de la gestion des espaces verts (création du réseau entreprenarial maisonetpaysage.com et de l'entreprise Wiss Paysagiste spécialisée dans l’arrachage des bambous traçants).

 

Néanmoins suite à une rencontre avec le directeur de la future école Lamartine de Montpellier, destiné à devenir un établissement trilingue basé sur la pédagogie de l'italienne Maria Montessori, ils sont convaincus qu'ils peuvent aider à la réussite du projet notamment en ce qui concerne le projet de cantine scolaire biologique. Ils partent donc dans l'idée de fournir l'école à des tarifs équitables afin de permettre à cet établissement à but non lucratif d’offrir un service de qualité à des familles appartenant parfois aux classes défavorisées, mais qui restent réellement soucieuses de l'éducation de leurs bambins.

 

Chemin allant rien ne fût très simple, notamment parce que Biopop la fleur au fusil apprendra à ses gros dépends que lorsque le chat n'est pas là les souris dansent. Ainsi pendant leurs quatre premières années d'installations, auront il eu à subir trois cambriolages !

 

Complètement néophyte en maraichage ils décident suite aux conseils d'un formateur en agroforesterie de mettre une annonce sur un site d'entraide agricole. L'idée étant de partager les 1,7ha de l'exploitation avec d'autres passionnés afin que quelqu’un soit toujours sur les lieux pendant que les autres livrent leurs productions, évitant ainsi que le site soit trop souvent vidé de ses travailleurs ouvrant dès lors l'occasion aux forbans d'en liquider les biens.

 

Des accords en commodats sont donc passés et c'est le début d'une bien étrange folie qui rappelle les pires scenarios de films américains emplis de psychopathes aux doubles visages. Toutefois après une bonne année de souffrance quasi christique (je sais là on exagère) emplie de désespoirs et de tristesse (les deux sont ils réellement dissociables ?) le confinement arrive au printemps 2020 et les sauve finalement de l'horreur de la cupidité humaine. Comme le dit si bien le proverbe "à quelque chose macron est bon !"

 

Depuis, chaque année Biopop poursuit inlassablement son petit bonhomme de chemin en tentant d'enrichir sa gamme de produits, l'année 2021 fût d'ailleurs celle de la première transformation de matière brute marquant l'arrivée d'une verrine de caviar d'aubergine.

 

Qui peut dire de quoi l'avenir sera fait, néanmoins l'une des piste possible demeure que Biopop continue en cette direction en multipliant les produits dérivés distribuables en épicerie, une autre voie serait que la firme axe une partie de ses efforts à créer un atelier destiné à la production de plants potagers avant tout pour sa propre consommation mais également destiné à la vente directe au grand public.

 

D'un autre coté le gérant M. Wiss désire créer un petit espace culturel et de loisir par l'installation d'une petite bibliothèque sur le site, ouverte à tous, voire la pose d'un flipper, d'un baby foot, afin que les lieux soient plus propices à la détente, à la fois pour les clients mais également pour l'équipe.

 

Pour le moment c'est en direction de l'installation de petits espaces fermés que se mènent les travaux. Des enclos destinés à recevoir des animaux (moutons, poulets, lapins...) qui aideraient à digérer l’énorme quantité d'herbe tirée chaque jour d'entre les cultures vivrières, tout en permettant d’offrir aux visiteurs un tableau rustique sinon bucolique et campagnard de qu'est une ferme dans un des sens les plus passéiste du terme. C'est à dire anachronique à l'hyper spécialisation très probablement inhérente à la modernité.


Biopop des fruits et légumes frais cultivés dans le Gard, entre Nîmes et Uzès, à vingt minutes au sud d'Alès,

tout au long des saisons, un choix, des prix, la qualité bio certifié, des méthodes prônant les sols vivants,

des livraisons jusqu'à Montpellier... Que demande le peuple ?